HISTOIRE DE LA NAVIGATION

        Les premières péniches qui ont existé sont les péniches en bois, également appelées "bateau-écurie" dans le centre de la France ou "Bélandre" dans le Nord. Ces péniches étaient équipées de chevaux (et plus rarement des boeufs) qui les tractaient. Une écurie les abritait. Il y avait également un "pont d'écurie" qui permettait de faire passer les chevaux de l'écurie à la terre ferme. Ce pont était installé avec une grue fixée sur le mat (*).

 

        Selon les régions de France, les péniches avaient des longueurs différentes:

        Leur largeur était toujours de 5 mètres sauf dans le Berry où elles mesuraient 2,61 mètres. Sur ces péniches appelées "berrichon" ou "flûte du Berry", on ne pouvait pas utiliser des chevaux car ils étaient trop lourds, ni des ânes car ils étaient trop lents alors on utilisait des mulets (*).

      

      Pour les mariniers, au temps des chevaux, il n'y avait pas de problèmes de scolarité car l'école n'existait pas. Pour les enfants, leur seule chance d'apprendre à lire était lorsque la péniche des parents s'arrêtait pour une durée de 15 jours ou un mois. Ils étaient alors admis à l'école communale la plus proche. Lorsque les parents en avaient les moyens, ils mettaient leurs enfants en pension chez des particuliers. Pour les enfants et les parents, la séparation était toujours difficile (*).

       

     Pendant la seconde guerre mondiale, les avions de chasse allemands ont coulé les péniches en bois afin de neutraliser le transport des marchandises essentiellement réalisé par les péniches. Après la guerre et en "dommage de guerre", les bateliers ont été indemnisés de la perte de leurs biens. Ils ont eu en remplacement des bateaux de bois, des péniches en fer qui ont permis de relancer en France le commerce et l'industrie durement touchés.

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        A l'hiver 1957-58, il existait encore des bateaux-écuries. Mais les chevaux furent peu à peu remplacés par la traction électrique. D'abord, il n'y eut plus de chevaux sur la liaison Dunkerque - Janville (près de Compiègne)car c'est là que fut installée la traction électrique sur rails. Elle fut ensuite installée sur les canaux de l'Est, d'Abbécourt (près de Chauny) jusqu'à Strasbourg. dans le Centre de la France, les chevaux sont restés plus longtemps malgré les tracteurs sur pneus à moteur diesel. Le dernier bateau-écurie s'est amarré en 1969. En 1972, la Compagnie Générale de Traction sur les Voies Navigables (CGTVN) déposait son bilan (*).

        La traction électrique fonctionnait sur le principe des tramways: le courant arrivait par un trolley puis il courait sur un fil électrique avec retour par le rail (*).

 

       

         Puis, ce fut au tour des péniches motorisées de faire leur apparition. Elles sont toujours utilisées aujourd'hui. En général, elles mesurent 38,5 mètres pour 5,50 mètres de large. Le poste de pilotage également appelé la "marquise" protège le marinier installé devant le macaron qui permet de diriger la péniche.

        

        Aujourd'hui, de nouvelles péniches apparaissent. Elles utilisent des nouveaux systèmes pour naviguer comme le GPRS. Certaines sont même fabriquées en Chine ou au Japon. Le macaron est remplacé par des ordinateurs. Ces péniches sont encore rares en France car elles sont chères et leur gabarit ne leur permet de naviguer que sur les cours d'eau à grands gabarits.

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 (*) Propos tirés de Des chevaux et des hommes